"L’idée c’est être le petit Nespresso de la peinture": l'entreprise seynoise LVbâtiment a lancé sa marque de peinture

En ce début d’été, la terrasse de l’entreprise LVbâtiment à La Seyne donne envie de s’y attarder.
Avec sa silhouette épurée qui surplombe la route, le site de la PME spécialisée dans la peinture et le ravalement de façades ainsi que l’isolation par l’extérieur sert aussi de totem à la marque lancée il y a un an, Terre de Pigments, qui s’apprête désormais à pousser la porte des magasins de décoration.
Avec son nuancier de 60 teintes intemporelles, la nouvelle venue dans le monde de la peinture en bâtiment compte se faire une place aux côtés de grands noms.
"On n’ira jamais dans la grande distribution, l’idée c’est être le petit Nespresso de la peinture", souligne Philippe Li Vigni, le gérant et fondateur de LVgroup, qui chapeaute les activités de peinture, ravalement et isolation, mais aussi de distribution de peintures à travers Terre d’Influences.
Laquelle vend Terre de Pigments, aux côtés d’autres marques, au sein du magasin en rez-de-chaussée du siège social seynois.
Lui-même fils d’un artisan peintre, le Varois qui se destinait à une carrière de policier a finalement créé son entreprise, en 2009, avant d’associer deux cadres au capital.
"C’est ce qui a permis à la société de tenir lorsque j’ai été absent pendant huit mois à la suite d’un accident de la vie", raconte l’entrepreneur qui travaille toujours avec ses associés et qui a même structuré l’entreprise avec un directeur opérationnel et un responsable d’études, pour 29 salariés, contre 4 au départ.
Car LVbâtiment est sur tous les fronts. Son chiffre d’affaires de près de 5 millions d’euros est généré à 30% par la demande des syndics, 30% par les appels d’offres publics dans lesquels l’entreprise s’est lancée il y a un an et demi, 20% par les particuliers et autant par la demande tertiaire.
"Pendant deux ans, c’était plutôt les travaux pour les particuliers qui étaient devant mais avec la fin de MaPrimeRénov’, cela va s’inverser. On reçoit énormément de demandes de devis en urgence avant la date butoir du 1er juillet", souligne le dirigeant.
BudgetL’idée de créer une marque de peinture est venue du constat, pendant la pandémie, que les gens se mettaient au bricolage et cherchaient aussi à réduire le coût de l’acquisition d’un logement en réalisant eux-mêmes les travaux de peinture.
En s’appuyant sur une agence de marketing mais aussi un architecte, les équipes de LVbâtiment ont mis au point la peinture idéale à leurs yeux, "à la fois couvrante et avec une application facile", en testant avec les salariés qui sont tous des peintres spécialisés.
Jusqu’à trouver la bonne formule, grâce aussi au réseau d’usines de fabrication avec lesquelles les équipes étaient en contact.
"Les entreprises doivent être souples, savoir aller sur plusieurs marchés, je me souviens lorsque mon père a dû faire face à l’effondrement des programmes neufs, lors de la guerre du Golfe", précise le gérant.
Pour incarner ce changement de stratégie, LVbâtiment a misé sur la visibilité en acquérant des locaux neufs en 2020 qui servent aussi de showroom et d’accueil des clients.
"On fait face à une concurrence de grands groupes. On se distingue en apportant des conseils, de l’expertise."
Car le cœur de métier demeure la peinture et le ravalement de façades, même si la distribution de peintures génère déjà 650.000 euros, pilotée par Tristan, la troisième génération de Li Vigni.
Var-Matin